Le nouveau single "Hi" de Texas

Sharleen Spiteri revient dans la lumière avec un nouveau single imparable 'Hi', en playlist sur Radio RG30

Texas - Hi

Comme son nom ne l'indique pas, Texas est un groupe d'origine écossaise. Leur premier simple « I Don't Want a Lover » en 1989, est une véritable bombe à fragmentation. L'Europe, particulièrement la France, tombe sous le charme de ce glissando de guitare bottleneck et de la voix délicieusement voilée de la chanteuse Sharleen Spiteri. Jusqu'en 2005, ils sortent sept albums avec des fortunes diverses. Mais de Southside (1989) à Red Book (2008), il existe une constante, un manque de reconnaissance aux États-Unis pour ces usurpateurs du nom du 50ème état américain. Après une parenthèse solo de deux albums, Sharleen Spiteri retrouve ses camarades pour l'album The Conversation (2013), sorti huit ans après son prédécesseur. Composé de titres ré-enregistrés et de quatre nouvelles chansons, Texas 25 met en lumière les racines blue-eyed soul de Texas en 2015. Deux ans après les festivités, le groupe de Sharleen Spiteri revient avec un nouvel album studio, Jump on Board, porté par le single « Let's Work it Out ».

Formés en 1986 autour du bassiste Johny McElhone (né à Glasgow le 21/04/1963, ancien membre d'Altered Images et Hipsway), du batteur Stuart Kerr (né à Glasgow le 16/3/1963, ex-Love And Money), d'Ally McErlaine (Glasgow, 1968) à la guitare et de la chanteuse novice Sharleen Spiteri (Glasgow, 7/11/1967). Ce super groupe version écossaise, s'inspire du film Paris, Texas pour prendre le nom de Texas en 1984. L'inspiration wendersienne va plus loin, l'intro de guitare de leur premier simple en 1989 est directement inspirée par l'emploi du bottleneck de Ry Cooder sur la bande originale du film.

Texas en concert à Keroman (2011)
Texas en concert à Keroman (2011)

Après cette intro, la rythmique basse batterie cogne dur pour introduire la voix de la petite Sharleen. C'est le mélange de ces éléments qui fait mouche, le charme d'un climat un peu bluesy (bottleneck, harmonica) et le son résolument actuel de la section rythmique, donnent à « I Don't Want a Lover » un potentiel qui séduit immédiatement les oreilles européennes. L'album Southside (1989), produit par Bernard Edwards (Chic) qui cède sa place à Tim Palmer, se vend à deux millions d'exemplaires dans le monde, soutenu par un second simple « Everyday Now ». Ce début en fanfare place la barre très haut pour Texas, menacés par le syndrôme du « groupe d'un seul titre ». Stuart Kerr ne prolonge pas son aventure avec Texas, la place de batteur ne trouvera ensuite jamais de véritable titulaire.

Pour Mothers Heaven en 1991, leur label Mercury met en place de nombreux sets acoustiques promotionnels pour conserver la proximité du groupe avec son public. Malgré ces efforts l'album ne contient pas de titre vraiment marquant et n'est qu'une semi-réussite. En 1993, Rick's Road confirme un déclin rapide de Texas malgré « So Called Friend » un titre plutôt bien fait qui confirme la sensualité des trémolos de la voix de Miss Spiteri. Musicalement leur mélange blues/new wave originaire ne séduit plus, Texas doit évoluer pour continuer sa route. Trois ans sont nécessaires au groupe pour effectuer sa mue. De plus en plus centré sur Sharleen Spiteri, Texas délaisse un imaginaire Delta du Mississipi pour une soul blanche beaucoup plus MTVisée.

« Say What You Want » (1997) dévoile une Sharleen Spiteri aux soupirs désormais coquins. Le titre se classe No 3 en Grande-Bretagne, et l'album White On Blonde est directement No 1 à sa sortie. La sensuelle ballade « Put Your Arms Around Me » co-écrite avec Dave Stewart contribue à rapprocher les fans de la mutine Sharleen. L'année 1997 et White On Blonde redonnent à Texas une place de choix parmi les ténors de la variété pop européenne.

En 1999 un nouveau simple « In Our Lifetime » annonce l'album The Hush. Le groupe est désormais clairement le support des ambitions de Sharleen Spiteri : la musique est de plus en plus standardisée et interchangeable avec n'importe quel titre de variété internationale. « Summer Son » et l'écho de ses cloches en intro, est un bijou de simple efficacité, Sharleen se rêvant en Madonna brune dans le clip. « Summer Son » sera No 5 en France et un titre récurrent de toutes les programmations radio des années suivantes.

Pourvus de suffisamment de succès, Texas cède sans difficulté à l'appel du Best of avecThe Greatest Hits en 2000. « Inner Smile » un nouveau titre inclus dans la compilation (dont le single fait révérence au come back d'Elvis Presley), se retrouve sur la bande originale de Joue La Comme Beckham, le très réussi et souriant film de 2002.

Texas est devenu un groupe à la direction musicale incertaine, les albums sont conçus comme des supports à des simples destinés à cartonner. Dans ces conditions le pire peut facilement arriver. Il survient en 2003 avec le très inconsistant Careful What You Wish For. L'album propose un improbable mélange pop et rap, symbolisé par « Carnival Girl » qui arrive malgré tout à réaliser des ventes honorables.

Constants dans leurs rendez vous avec le public, Texas sort Red Book en novembre 2005. Il est précédé en août par le simple « Getaway ». Les synthétiseurs sont lâchés, Texas est désormais converti à une musique de danse consensuelle, « Getaway » étant un titre agréable et extrêmement bien réalisé dans ce style. Red Book est un album de bonne pop dansante, « Get Down Tonight » en particulier est un titre pas dépourvu d'originalité. L'album contient également le duo « Sleep » avec Paul Buchanan le leader des cultissimes et incompris The Blue Nile.

The BBC Sessions
 qui sort en septembre 2007 apparaît comme le testament de Texas, il couvre toutes les périodes du groupe et contient quelques reprises très éclectiques dont le « It's Hurt Me Too » d'Elmore James, rappel blues nostalgique des débuts du groupe. C'est sans surprise que Sharleen Spiteri concrétise son envie de carrière solo en 2008 avec l'album Melody.

Texas n'est pas pour autant dissous, la stratège Sharleen Spiteri sait bien que quel que soit son charisme, il n'est jamais facile d'avoir été le leader d'un groupe à succès. Alors un retour de Texas est loin d'être exclu à l'avenir. Texas fait partie de ces groupes qui ont sacrifié une démarche artistique élaborée, au profit d'une carrière fructueuse. La forte personnalité de Sharleen Spiteri a imposé, au fil du temps, ses volontés à des complices assez effacés. Les meilleures chansons de Texas s'écoutent avec plaisir, « I Don't Want a Lover » ou « Summer Son » sont des titres associés à leur époque. La résonance de Texas est restée essentiellement européenne, les États Unis lui ont toujours refusé la carte verte de leur reconnaissance, c'est le seul échec d'une carrière rondement administrée.

Vingt-cinq ans après son premier concert à l'Université de Dundee, le groupe refait surface au complet, avec la charismatique Sharleen Spiteri, le guitariste Ally McErlaine passé à deux doigts de la mort après un accident vasculaire en 2009 et des invités nommés Richard Hawley, Bernard Butler et Barrie Cadogan. Sorti en mai 2013, The Conversation qui est précédé d'un premier extrait du même nom voit le groupe opérer un magnifique retour aux sources avec un bon dosage de titres pop rock aux accents blues et country et de ballades propres à séduire anciens et néophytes. Le 27 mai, Texas se produit à la Gaîté Lyrique à Paris. En 2015, Texas fête ses 25 ans d'existence avec Texas 25 où il se rapproche de ses racines blue-eyed soul et northern soul. Le disque est composé de chansons ré-enregistrées dans cette veine et de quatre nouveaux titres. Deux ans après cet anniversaire, le groupe est de nouveau en studio et en ressort avec Jump on Board, un disque éclectique, mêlant l'electro pop (« Can't Control »), le rock (« Tell That Girl ») ou encore la pop aux accents disco avec le single « Let's Work it Out ».

Source : Universal Music

Source Photo : Wikipédia par user:XIIIfromTOKYO — Travail personnel, CC BY 3.0

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